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Ludovic Laloux, Histoire du christianisme au XXe siècle, François-Xavier de Guibert, Paris, 2004, 257 pages
Le XXe siècle est fermé et pas seulement arithmétiquement, même s’il appartiendra aux générations futures de dire quand le basculement décisif s’est opéré, précocement — avec la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 — ou tardivement — avec les attentats combinés du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis d’Amérique — : mais il est des évènements moins bruyants, plus profonds, aux effets plus durables certainement que l’histoire retient moins, ce qui lui ferme l’intelligence de bien des choses quand elle ne se guérit pas de sa myopie. Parmi ceux-ci, il en est un auquel notre calendrier est attaché : le christianisme. Puisque l’heure de la synthèse est sonnée pour le XXe siècle, il en fallait une pour le comprendre de l’intérieur : c’est celle-ci que nous offrent les éditions François-Xavier de Guibert, et qui est due à la plume de Ludovic Laloux, chargé de cours à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres du Nord-Pas-de-Calais. La langue est claire, les démonstrations parfaitement construites, guidées par un souci de grande honnêteté et sous-tendues par une maîtrise parfaite du sujet et de son contexte proche comme large. L’ouvrage s’adresse au grand public, mais rendra certainement d’inestimables services aux élèves et jeunes étudiants ainsi qu’à leurs professeurs, mal servis par des manuels scolaires — toutes éditions confondues — peu diserts sur la question religieuse à l’époque contemporaine et trop tributaires de thèses dépassées ou mal assurées. Le manuel de Ludovic Laloux allie en effet avec grand bonheur la science du chercheur et l’art du pédagogue : chacune des seize rapides synthèses — qui n’oublient aucun continent ni aucune confession — est suivie d’un petit dossier documentaire permettant d’illustrer facilement et utilement un cours, l’ouvrage comportant par ailleurs un lexique, une chronologie, une rapide bibliographie et un index. Alors que le cinquième volume de la Nouvelle Histoire de l’Eglise publiée en 1975 au Seuil, commence à montrer ses limites et s’arrête au second concile du Vatican, et que le tome 13 de l’Histoire du christianisme publié en 2000 chez Desclée reste difficilement abordable par tout à chacun, le manuel de Ludovic Laloux comble un vide éditorial qui n’allait pas tarder à être criant, et il le comble avec maestria.
M. Michel FAUQUIER
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