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Alain Fouchard, Les Systèmes politiques grecs, coll. « l’antiquité, une histoire », Ellipses, Paris, 2003, 175 pages

Alain Fouchard, Les États grecs, coll. « l’antiquité, une histoire », Ellipses, Paris, 2003, 159 pages

 

Il est impossible de dissocier les deux ouvrages qu’Alain FOUCHARD vient de publier dans la collection dirigée par Yves ROMAN, collection dont il faut souligner l’excellente tenue et la présentation impeccable, et qui a pour ambition de servir d’instrument d’initiation. En effet, Les États grecs complète Les Systèmes politiques, dans le prolongement de la thèse de l’auteur — professeur d’histoire grecque à l’Université Pierre-Mendès-France (Grenoble) — sur les idéologies grecques, les deux ouvrages aujourd’hui présentés formant comme les deux volumes d’un même ouvrage sur le politique en Grèce ancienne. Alain FOUCHARD y fait preuve d’une vision large de son sujet, qui permet d’équilibrer la vision athénocentrique de l’histoire politique grecque qui est encore souvent la règle. On appréciera particulièrement les passages consacrés à ces notions difficiles que sont, entre autres, le genos, la phratrie, la phulê (Systèmes…, p. 32-34) et l’Etat-ethnos (États…, p. 41 sq.), passages qui réussissent à allier concision — imposée par le format de la collection — et sûreté du vocabulaire. On saura gré aussi à l’auteur de donner une large place à l’étude des Etats dynastiques, habituellement peu développée dans les manuels de synthèse. Il faudra cependant que les néophytes prêtent bien attention à la définition préliminaire des grands concepts d’ « Etat » (États…, p. 3-4) et de « politique » (Systèmes…, p. 3), de façon à éviter toute lecture moderniste.

N’y-a-t-il donc pas de faiblesses dans ces ouvrages ? Pour ma part, je distinguerais plusieurs niveaux dans les magistratures religieuses, qui ne peuvent pas toutes être rejetées dans une rubrique « autres magistratures » (Systèmes…, p. 81 sq.), je ne suis pas convaincu qu’on puisse conclure, sur la seule base d’un passage de Thucydide (I, 8), qu’il y ait un lien entre l’enrichissement des communautés et la formation des États-cités (États…, p. 21), je verrais plus de causes à la colonisation grecque que le seul « accroissement des échanges et la recherche de terres pour une population plus nombreuses » (États…, p. 21 sq.), et enfin j’éviterais de parler d’ « État » à propos des communautés périèques (États…, p. 135 sq.) : mais admettons que ces questions sont ouvertes et que cela ne remet pas en cause l’excellence du travail d’Alain FOUCHARD.

 

M. Michel FAUQUIER
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